Au départ, il y a eu l’envie pour le compositeur Corentin Colluste de créer une série de portraits (au sens large du terme) représentant musicalement plusieurs personnes réelles qui lui sont importantes.
J’ai ensuite été associé à cette création, avec l’idée de traduire visuellement les ressentis contenus à la base de l’écriture musicale. S’est alors engagée une longue série d’échanges entre le compositeur et moi-même autour de son écriture, mais plus généralement autour de ces personnes que je n’ai jamais rencontrées de ma vie. Les relations qu’il a entretenues avec eux, les souvenirs importants, à quelle période de sa vie les a-t-il connus.

C’est au final près de 300 dessins et une centaine de photos qui s’entremêlent dans 4 portraits. Les dessins, volontairement dans un style illustratif, ne permettent pas de reconnaître précisément les personnes représentées. Ils viennent former des morceaux d’histoires que le spectateur vient relier à son envie, ou le relier à son histoire personnelle.
Cet amas d’images vient former de grandes surfaces allant du gris foncé au blanc, créant des volumes de visages qui eux-mêmes s’entremêlent.
Par leur taille et leurs détails, les dessins ne permettent pas aux spectateurs de les englober d’un seul point de vue. Qu’ils prennent du recul, ou qu’ils s’approchent de l’œuvre, ils découvrent de nouvelles facettes de la personne représentée.

Au final l’objectif était de proposer une double représentation (visuelle et sonore) de personnes inconnues de tous, mais qui peuvent en chacun de nous trouver des résonnances, des équivalents.
L’important ici n’est pas de savoir qui est vraiment la personne représentée mais bien de travailler sur ce que les spectateurs en reçoivent et en imaginent.

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